Acheter un vélo usagé à Montréal

Avec la rentrée, de nombreux et nombreuses étudiant-e-s étrangers-ères se cherchent un vélo pour se rendre à l’université… sans compter tou-te-s les résidant-e-s de Montréal qui s’en cherchent après un vol ou un accident. Nous avons la chance de disposer a Montréal d’une bonne quantité de vélos assez vieux mais en bon état, qui seront moins chers et sans doute de meilleure qualité qu’un vélo neuf acheté chez Canadian Tire. Nous vous proposons donc ce guide pour vous aider dans l’achat d’un vélo usagé, en trois étapes: cerner vos besoins, trouver un vélo, et le retaper s’il n’est pas en bon état.

1. Cerner vos besoins

Les vélos sont répartis en trois grandes catégories: de montagne, de route ou hybrides.

Contrairement à ce que la mode voulait dans les années 90, les vélos de montagne ne sont pas adaptés à la ville et leur robustesse n’est pas un atout majeur. À-peu-près n’importe quel vélo peut sauter une chaîne de trottoir, et les fourches à suspension sont à éviter à tout prix à moins que le confort soit votre priorité principale. En effet, celles-ci absorbent une bonne part de l’énergie de pédalage et ainsi causent un ralentissement. Une fourche rigide est plus légère et plus rapide mais… plus rigide, donc moins confortable. Finalement, la géométrie des cadres de montagne est conçue pour la montagne, pas pour la conduite dans le traffic. Sachez néanmoins qu’il est possible de mettre des pneus de ville (plus lisses) sur un vélo de montagne et ainsi réduire la friction causée par les pneus à crampons, qui sont eu aussi peu utiles sur l’asphalte.

Les vélos de route, à l’opposé, accordent la priorité à la performance. Leur principale caractéristique est le fameux guidon recourbé, qui donne plusieurs possibilités de positions, dont une très penchée qui est fort aérodynamique. Ils ont en général des pneus étroits, mais il est là encore possible de les changer pour des pneus « de ville » ou « hybrides »: plutôt lisses et assez larges, ils seront assez rapides tout en absorbant plus les chocs et les vibrations que les pneus très minces. Ce qui ne peut être changé sur la bicyclette est sa géométrie: sur les vélos de route, elle est généralement plus « agressive », ce qui peut se traduire par un triangle arrière plus court, ce qui entraîne une meilleure accélération mais une conduite plus nerveuse, ou par un cadre tout simplement plus long et donc où le ou la cycliste est plus penché-e.

Un vélo de route

Un vélo de route

Finalement, on retrouve sur le marché de plus en plus de vélos hybrides, qui visent à faire un compromis entre les vélos de montagne et ceux de route. Les roues sont grandes, comme sur les vélos de route (700), mais le guidon est droit. La taille des roues a une bonne influence sur le comportement du vélo: les roues de 26 pouces, utilisées sur les vélos de montagne, améliorent l’accélération et la maniabilité du vélo, tandis que les roues 700 (environ 27-28 pouces) ont plus d’inertie, ce qui signifie qu’il faut moins d’énergie pour garder le vélo en mouvement. Pour le transport, ces dernières sont donc un choix plus logique. La géométrie des vélos hybrides classique est plus redressée que celle des vélos de route, ce qui est généralement considéré comme plus confortable. Les vélos « de ville », qu’on pourrait considérer comme les ancêtres des hybrides, ont une position encore plus droite et un guidon qui est courbé vers l’arrière. On en retrouve beaucoup de ceux-là à Montréal, souvent avec un moyeu à trois vitesses internes dans la roue arrière.

Un vélo de ville

Un vélo de ville

En résumé: Trois choses sont à considérer: la taille des roues, qui est inscrite sur le côté des pneus, le type de guidon, et la géométrie du cadre. Les vélos de montagne sont probablement à éviter si vos besoins sont vraiment le transport. Les vélos de route sont les plus rapides mais la position est plus penchée. Et les vélos de ville et les vélos hybrides sont un peu plus pépères mais assez bien adaptés au vélo en ville.

2. Trouver un vélo

Quelques sites web:
montreal.craigslist.ca
montreal.kijiji.ca
http://www.lesPAC.com

Le premier, Craigslist, est de loin supérieur aux autres, ne serait-ce que parce que les vélos sont dans la section « bikes » et non pas dans « sports et loisirs ». En plus, il y a là-bas un grand roulement de vélos usagés à vendre, surtout en ce moment, et beaucoup de vélos vieillots aussi, pas juste du haut-de-gamme récréatif comme on voit sur les sites de petites annonces réguliers. (qui semblent s’adresser au monde de la banlieue)

Mais attention: les vélos volés abondent! Bien qu’il soit impossible d’être certain qu’on n’achète pas un vélo volé, quelques précautions en réduisent beaucoup le risque. D’abord, n’achetez pas de quelqu’un qui vend une grande quantité de vélos. Sur le web, ça prend la forme d’un vendeur qui annonce un « grand choix » ou une « liquidation » de bicyclettes, ou d’un grand nombre d’annonces différentes mais venant clairement de la même personne – formulation similaire, photos des vélos sur le même fond, etc. On retrouve aussi des « magasins de vélos » avec des dizaines, voire des centaines de vélos entassés dans ce qui n’a pas l’air d’un vrai magasin. Aussi, les revendeurs tendent à vendre leurs vélos trop peu cher, de l’ordre de 50$, même 20$. Surveillez ces indices et vous éviterez d’encourager le très lucratif commerce de vélos volés de Montréal!

Il existe tout de même un nombre d’organismes à but lucratif ou non qui vendent des vélos recyclés. En voici quelques-uns:
Vélogik: http://www.cjestlaurent.org/fr/velogik.htm
Vélo Makak: http://www.velomakak.com

Un organisme à éviter, et c’est dommage qu’il en soit ainsi, est S.O.S. Vélo, qui fabrique les fameux Écovélos. L’idée est bonne: une entreprise de réinsertion sociale qui recycle des vieux vélos en vélos abordables. Mais à part leur gamme supérieure, qui coûte le prix d’un vélo neuf, leurs produits sont de très mauvaise qualité – ils y mettent des composantes très cheap et en plus ont la fâcheuse habitude d’appliquer de la peinture à la grandeur, ce qui fait sérieusement pester quiconque essaie de les réparer.

Attendez-vous à mettre environ 80 à 150$ pour un vélo en assez bon état, vous pouvez négocier le prix a la baisse pour chaque élément qui semble nécessiter une réparation ou pour chaque pièce à changer.

3. Retaper le vélo

Si vous trouvez un vélo qui vous plaît mais qui n’est pas en bon état, pas de panique! Il existe plusieurs solutions pour le réparer à peu de frais. Nous avons la chance à Montréal de jouir d’un réseau bien développé d’ateliers de vélos dits « communautaires » où, moyennant le prix du membership, des mécaniciens bénévoles peuvent nous aider à réparer nous-même nos vélos avec les outils sur place. De plus, on peut généralement s’y procurer des pièces usagées ou neuves à rabais. Dépendant des endroits, les coûts pour devenir membre oscillent entre 20$ et 50$ par année.

La majorité de ces ateliers sont affiliés à une université, par contre il en existe plusieurs autres qui ne le sont pas. Le premier atelier de ce genre à Montréal, Right To Move/La Voie Libre, tient sur son liste une liste des ateliers communautaires:
http://www.rtm-lvl.org/horaire.php#table
mais il manque sur cette liste BQAM, l’atelier communautaire de l’UQAM:
http://www.bqam.org

Avec ces ressources, il devrait être possible de retaper n’importe quel vélo usagé que vous trouvez. Et vous voilà prêt(e) à découvrir la ville sur votre nouvelle monture!

Amusez-vous bien!

5 Responses to Acheter un vélo usagé à Montréal

  1. louise dit :

    Les 2 adresses que vous mentionnez pour les vélos retapés sont inactives…

  2. Marilou dit :

    Très bons conseils, merci.

  3. François dit :

    Bonjour.

    BQAM est très actif, enfin nous avons un local.

    on a 15 vélo de tout styles à vendre.

    Viva la révélotion

  4. Merci pour l’article!

    Bine qu’ayant un vélo de route de haute performance, je suis présentement à la recherche d’une vieille  »bécanne » pour mes déplacement disons plus urbain. Je vais aller de ce pas regarder tes suggestions.

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